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EDDY MITCHELL CHANTEUR/ACTEUR
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PRESENTENT

EDDY (DONC)

Interview réalisé par Bertrand Rocher pour FHM Magazine (http://www.fhm.fr)
réalisé en décembre 1999 pour le n°7  de février 2000, Ceci est la version intégrale et exclusive 
Tout droits reservés copyright 2000-2004

  Bertrand Rocher    
Je suis le combientième journaliste à vous interviewer depuis le début de votre carrière ?

Eddy Mitchell         
Alors là, aucune idée ! J'aurai du mettre un distributeur à tickets comme à la Sécu.

Bertrand Rocher    
Vue votre popularité, vous pourriez d'ailleurs vous dispenser de promo...

Eddy Mitchell         
-Quitte à paraître vieux jeu, je crois que donner des interviewes ressort de la politesse. En tout cas, c'est ainsi que l'on a appris le métier à ma génération, celle des Johnny, Sardou. Après, que cela se passe bien ou mal, c'est une autre histoire.

Bertrand Rocher    
La palme de votre interview la plus bizarre ne revient-elle pas à François Morel des Deschiens ?

Eddy Mitchell         
-Celle sur France Inter où il me donnait du "Édith Michel" long comme le bras ? Sans doute. Mais ce n'était pas un guet-apens : tout était planifié... Le pire c'est que ses questions soi-disant loufoques n'étaient pas plus connes que celle de certains journalistes "sérieux" qui ont déjà les réponses en tête avant que vous ne parliez !

Bertrand Rocher    
-"Si je t'ennuie fais moi signe" (dans la chanson "Ton Homme de paille"), c'est aussi un message à votre public ?

Eddy Mitchell         
-Oui si on veut (rires). La question se posait plus il y a trente ans. Comme pas mal de vedettes sixties, j'ai connu une traversée du désert. Mais, hop, en 1974, avec mon disque enregistré à Nashville, j'ai rebourré la hûche. Eddy Mitchell : Le retour de la vengeance...

Bertrand Rocher    
-Aujourd'hui, vous faites partie du patrimoine national. A l'image de musées, vous devriez être gratuit le dimanche, non ?

Eddy Mitchell         
-Moi, le dimanche je dors. Si le spectacle intéresse quelqu'un...

Bertrand Rocher    
-Johnny vous considère comme le pape du country-rock français. Ne seriez-vous pas plutôt le roi des crooners tricolores ?

Eddy Mitchell         
-Pape, roi : que de titres ! Vous m'embarrassez... La country, actuelle - celle des Garth Brooks et Shania Twain, qui cartonne de Los Angeles à New-York -  ce n'est pas mon truc. En perdant ses racines, elle y a laissé des plumes. Moi, si on me pousse un peu, je fais tomber la herse à la mort du malheureux Hank Williams. 1953 : on ferme...

Bertrand Rocher    
- Les Américains ne vous trouvent-ils pas puritains ?

Eddy Mitchell         
-Certainement. Tenez, il y a  peu, j'étais à Phoenix pour tourner un clip. Le soir, on va dans une boîte. Le patron - allez savoir comment - se laisse persuader que je suis "ce-fameux-chanteur-français" et, dans un élan exotique, m'invite à pousser une ou deux chansonnettes avec l'orchestre. Bon bougre, je vais voir les musicos, les branche sur des standards country. No comprendo. La country pour eux, c'était... les Eagles. Comme je ne me voyais pas bramer "Hotel California" au fin fond de l'Arizona, j'ai préféré rejoindre mes potes et ma bouteille.

Bertrand Rocher    
-Le déluge de violon sur le disque - qu'on retrouvera à Bercy - c'est pour assouvir un fantasme Sinatra ?

Eddy Mitchell         
-Frankie, plus ça va, plus je l'aime Le studio A de Capitol de Los Angeles, j'y suis allé pour saluer son fantôme, celui de son arrangeur Nelson Riddle ou de Dean Martin. Les gens s'en foutent. Mais l'intérêt du succès, c'est aussi de s'offrir de tels plaisirs.

Bertrand Rocher    
-Vous ne seriez pas un peu midinette ?

Eddy Mitchell         
-J'avoue que travailler avec des gens que j'admire me botte. Vous voulez un scoop ? Ray Charles a demandé à reprendre l'une de mes chansons. Le grand Raymond ! (Il chantonne "Lonely Avenue" : NDLR).Vous vous rendez compte !

Bertrand Rocher    
-Lui chante assis à cause de son piano. Mais vous, vous verriez-vous  chanter sur une chaise comme John Lee Hooker ou Compay Segundo ?

Eddy Mitchell         
-Non, non, non (horrifié). Et même si je me voyais, j'ose croire que mon entourage mettrait le holà. Trenet a été contraint de la faire récemment. et pourtant c'est une brute. Je ne l'ai pas vu. Tant mieux car je l'aime trop. Quand je vais dire stop ? Aucune idée. Ça peut trés bien être dans six mois...

Bertrand Rocher    
-Sur Internet, les deux sites qui vous sont dédiés utilisent la même image "Eddy vieillit comme le bon vin". Ça doit vous convenir ?

Eddy Mitchell         
-C'est sur, les bonnes bouteilles sont mes amies (rires). Regardez, il y en même une, qui m'attend, assise à votre droite . Si je suis un meilleur chanteur qu'il y a vingt ans ? Ah oui : je suis beaucoup plus exigeant quant aux paroles de mes chansons. Trouver le bon mot - pas forcément le plus joli - qui convient au propos d'une chanson, c'est coton croyez-moi.

Bertrand Rocher    
-A ce sujet, vous aviez déçu Johnny quand, enthousiaste, il vous avait montré les paroles de "Que je t'aime".

Eddy Mitchell         
-Il se souvient encore de ma réaction : "c'est mignonnet" (rire) Personnellement, celui qui me fera chanter "Quand on a fait l'amour comme d'autres font la guerre" n'est pas né. Le mieux dans cette chanson c'est "Quand mon corps sur ton corps, lourd comme un cheval mort"... Quelle horreur : c'est la guerre de 14, les tranchées. Ou Le Parrain, avec la tête de cheval mort cachée sous les draps... Maintenant, il faut avouer que quand Johnny bat ça en sauce, c'est de la bombe. Chapeau !

Bertrand Rocher    
-Comment pouvez-vous encore dire que l'affection de votre public demeure un mystère ?

Eddy Mitchell         
-Ce n'est pas de la coquetterie. Un chanteur, son univers, c'est là où il compose, enregistre, chante. Quand on croise un fan qui vous dit "j'adore ce que vous faites", vous répondez "merci" pas "ah, bon, comment ça se fait, racontez-moi votre enfance...". Je ne suis pas dans le marketing. Je fais des chansons. Elles semblent plaire. Heureuse coïncidence.

Bertrand Rocher    
-On vous a qualifié de "Chanteur Tintin". C'est à cause de votre public familial de 7 à 77 ans ou parce qu'une journaliste a écrit que vous ressembliez à Rastapopoulos ?

Eddy Mitchell         
-Alors, là, je tombe des nues : je ne l'avais jamais entendue celle là. (Silence prolongé). Non, vraiment, je saisis pas !

Bertrand Rocher    
-En revanche, vous avez bien déclaré que votre physique dérangeait les journalistes. Pourquoi ?

Eddy Mitchell         
-Ah, ce devait être à propos des magazine People. Moi, ma tronche elle accroche mal la lumière. Si ce n'est au cinéma. J'essaye d'en persuader les paparazzi. Avec des arguments gentiment fermes. Il y a quelques années, "Nulle part ailleurs" avait cru malin de faire filer ses invités toute la journée par un cameraman muet.  Moi ça a duré dix minutes. J'ai failli casser la tête au mec et sa caméra avec.

Bertrand Rocher    
-En plus ça manque de sel. Sur le dernier album,  vous chantez "qui n'est pas un homme à femmes, on va dire que c'est moi"...

Eddy Mitchell         
-Mouais.... On va dire ça (rires)..

Bertrand Rocher    
-Trop facile, votre moue ne passera pas à l'écrit !

   
Eddy Mitchell         
-Disons que je suis pas trop dans le commerce de l'esbroufe ou du scandale. Pour moi c'est pas dans le cahier des charges. Enfin, c'est mon avis. Quand je suis bourré comme un âne dans un rade, ça me regarde. Pas le public.

Bertrand Rocher    
-Ces temps derniers, il semble que votre rêve américain soit en solde.

Eddy Mitchell         
-Un truc qui n'est pas décevant c'est tout ce qui a trait à la production musicale. Je ne parle pas des studios. Techniquement, on a aussi bien en Europe. Mais le savoir-faire est incomparable. Voir des gens qui connaissent leur métier et n'ont pas l'oeil rivé sur la montre, ça m'éclate...

Bertrand Rocher    
-A quoi pensez-vous quand vous déclarez avoir peur de la parodie ? De devenir le Jean-Pierre Coffe du rock sur le registre nostalgique "avant c'était mieux" ?

Eddy Mitchell         
-(Rires). "La Variété actuelle, mes enfants, c'est de la Meeeeerde !". Non, ce n'est pas moi quand même. L'album n'est pas nostalgique. D'ailleurs souvent, je tombe sur un vieux disque et je me dis "tiens, et si je le réécoutais". Et puis, non finalement, je me contente de sourire en regardant la pochette. Les souvenirs faut les protéger !

Bertrand Rocher    
-Drôle de langage chez le présentateur de "La Dernière séance" !

Eddy Mitchell         
-Les films, c'est pas pareil. Le cinéma que j'aime ne se fabrique plus. Pour moi rien ne vaut un film, même mauvais, avec un Technicolor qui dégueule, des cheveux noir-jais et des lèvres bien rouge ! Perversité ? J'assume...

Bertrand Rocher    
-Les Chaussettes noires viennent d'être rééditées en CD...

Eddy Mitchell         
-... et je n'y ai pas jeté une oreille. Non merci. A la radio passe encore. Mais chez soi, là ce serait pire que pervers.

Bertrand Rocher    
-Bien avant les "fiançailles" d'Obispo avec Adidas ou des rappers avec Reebok et Nike, vous aviez ouvert la voix au sponsoring

Eddy Mitchell         
-Attention, eux sont nettement moins naïfs et contrôlent tout. Nous, c'est la maison de disque qui avait tout goupillé puisque le nom des Chaussettes noires découlait de notre parrainage avec Stemm. Je revois notre tête lorsque nous avons découvert le pot-aux-roses en direct à la T.S.F..

Bertrand Rocher    
-Le travail fait-il partie de vos valeurs ?

Eddy Mitchell         
-Non. Je bloque sur le terme. Il y a un côté obligatoire comme le Service du Travail Obligatoire sous l'Occupation... Je plains les gens qui font un boulot alimentaire. Sincèrement. Les moins de trente ans qui songent déjà à la retraite, quelle misère... Mais comment s'attacheraient-ils à leur job avec la manie des managers de virer ceux qui ne sont plus assez jeunes, qui coûtent trop chers ? On est tous des Kleenex. Moi, dans ces conditions je comprends que l'on soit sans foi, ni loi.

Bertrand Rocher    
-Et la fidélité ?

Eddy Mitchell         
-Je suis client

Bertrand Rocher    
-Au point de fréquenter le même coiffeur depuis 20 ans, parait-il

Eddy Mitchell         
-Oui, mais le pauvre, il ne travaille pas beaucoup, regardez plutôt. Heureusement qu'il ne compte pas sur mon argent pour vivre.

Bertrand Rocher    
-Le confort, c'est quoi pour vous ?

Eddy Mitchell         
-Ah, trés important ! Quand on a les moyens de manger chez Guy Savoy, faut être malade pour aller au MacDo. De même, pouvoir louer un avion pour les tournées, c'est mieux que d'être brinquebalé dans un bus. Le mythe rock'n'roll, si c'est boire de la bière chaude dans une DS pourrie, trés peu pour moi...

Bertrand Rocher    
-Dans Golden Boy, vous raillez le monde de la finance. Vous aimez la jauge du CAC 40 qui squatte  les images de LCI en permanence ?

Eddy Mitchell         
-Ce que je crains surtout, c'est que l'écran soit vendu par appartement à des marques. J'ai vu ça aux Etats-Unis : pendant les matchs de tennis, on ne voit plus le court !

Bertrand Rocher    
-Avec l'avènement du DVD, vous devez vous retrouver bien embêté avec votre incroyable collection de cassettes vidéos ?

Eddy Mitchell         
-Bof, je rachète à mesure que ça ressort. Parce que c'est sur que regarder une VHS derrière un laser, c'est dur. Le Home Theater, je suis trés client. Au cinéma, je suis trop maniaque sur le son pour être heureux. Je n'ai pas mon pareil pour repérer une enceinte qui crachote dans une salle immense.

Bertrand Rocher    
-Le mythe du défenseur des salles de quartier en prend un coup !

Eddy Mitchell         
-J'ai la nostalgie de la convivialité de ces cinémas. Pas de l'odeur de moisi

Bertrand Rocher    
-On parle de vous et Johnny en bandits dans une adaptation de Blueberry au cinéma

Eddy Mitchell         
-Oui, j'ai entendu ça. Mais je n'en sais pas plus. Johnny n'est pas vraiment un ennemi. Jean Giraud, l'auteur, est un ami de longue date. Ça se présente bien... Et puis je lui dois bien ça puisqu'il m'avait fait l'honneur de me faire apparaître dans "Général Tête-Jaune".

Bertrand Rocher    
-Si Johnny, Sardou et vous êtes, comme cela a été dit,  les Trois Mousquetaires de la variété française, dans quel rôle vous distribuez vous : Porthos ?

Eddy Mitchell         
-Oui mais Porthos, il est pas blond. Faut être pointu ! Mais l'image des mousquetaires n'est pas mauvaise. Avec Michel et Johnny, on s'appelle souvent mais on se voit rarement, agendas obligent. Mais quand on se voit on se retrouve vraiment. Ça rigole, ça boit des coups : le boulot n'est jamais évoqué.

Bertrand Rocher    
-Les rappers du Secteur Ä ne peuvent en dire autant...

Eddy Mitchell         
-Oui, j'ai eu bruit de leurs petits micmacs. Je trouve ça... môme. Ça me rappelle mon enfance et le Belleville des petits maquereaux, l'enjeu financier en plus. La fixette sur la mafia américaine, quelle farce ! Leur film culte "Scarface" de De Palma, il faudrait leur dire que c'est un  film comique. Laurel et Hardy à Miami. Al Pacino, là dedans, la coke il la sniffe pas en ligne mais en châteaux de sable !

Bertrand Rocher    
-Vous avez une fille de 18 ans. Avoir son âge aujourd'hui, ça vous brancherait ?

Eddy Mitchell         
-Il y a beaucoup plus de liberté que dans les années 60, moins de folies, plus de contraintes sexuelles ou autres. En ce qui concerne le travail, je suis effaré de ce qu'on exige d'un jeune qui veut faire ses preuves. Moi j'avais quitté l'école à 13 ans et mon grand souci était de ne rien foutre. Comme il y avait du boulot pour tout le monde, c'était mal vu... Je donnais un coup de main la nuit aux Halles pendant quinze jours. Avec ça, je pouvais glander quinze jours. Et ainsi de suite...

Bertrand Rocher    
-Un de vos jobs fut coursier au Crédit Lyonnais. Vous avez encore vos petites économie là bas ?

Eddy Mitchell         
-Non, je devais déjà deviner que ça allait mal tourner pour eux. Du reste, ils m'ont viré  (rires). Mais l'incendie du siège, c'est pas moi, je le jure. Tapie aussi aurait un alibi.

Bertrand Rocher    
-On annonce la sortie d'un disque où Patricia Kaas, Faudel, De Palmas reprennent vos chansons. Ça sent pas un peu le sapin ?

Eddy Mitchell         
-Oui mais c'est du sapin sympa. En tout cas, je ne veux surtout pas m'en occuper : ça me touche mais ça ne me regarde pas.

Bertrand Rocher    
-Votre fils de 37 ans s'appelle Eddy. Sur votre rond de serviette il y a marqué "Claude" (votre vrai prénom)  ?

Eddy Mitchell         
-Eh non, j'utilise des serviettes en papier ! Quand on crie "Claude" dans la rue, je ne me retourne pas. Remarquez, quand on crie Eddy, je ne me retourne pas non plus. Je cours : j'ai trop peur que ce soit quelqu'un auquel je dois de l'argent !

Bertrand Rocher    
-Monsieur Eddy, ça date de quand ce surnom ?

Eddy Mitchell         
-Oula ! Du début des tournages de la "Dernière séance" vers 1982. Un figurant - Monsieur Castagnet, une gueule ! - n'arrivait pas à m'appeler autrement. De guère lasse, on l'a autorisé. Et c'est resté.

Bertrand Rocher    
-Ça sonne pas un peu taulier de maison close ?

Eddy Mitchell         
-Tout à fait... J'aime ce petit côté bérêt-poireau dans le cabas.

Bertrand Rocher    
-Pour un duo, vous emprunteriez à Johnny sa copine Lara Fabian  ?

Eddy Mitchell         
-Ce serait une mauvaise idée : on n'a pas le même registre vocal. Avec Johnny, ça fonctionne mais qu'est-ce que ça hurle... La grande tendance chez les chanteuses, c'est un peu "je me prends le clito dans la poignée de porte".

Bertrand Rocher    
-Vous pensez vraiment que la techno est une musique réservée aux pédés ?

Eddy Mitchell         
-Attention, j'ai juste répété ce qu'un célèbre DJ qui m'a expliqué ; à savoir que la techno était une musique qui pénétrait par l'anus. Une histoire de basses sans doute. D'où le succès chez les homos et les gonzesses. Les hétéros, les vrais, ça les gênerait plutôt. Va savoir... Moi, ce que je reproche surtout à cette musique c'est son côté monocorde.

Bertrand Rocher    
-Mettre à jour ses rêves d'enfants, c'est cruel ?

Eddy Mitchell         
-Quand le rêve se réalise, bien sûr que non. Si vous parlez de l'Amérique, il est clair que ma génération a fantasmé sur le cinéma, les disques. Ça on ne nous l'enlèvera jamais. Par contre, l'"american way of life", on en est tous revenu. A la limité, on s'y attendait. Là-bas, j'aime les grands espaces et les studios. Point final.

Bertrand Rocher    
-Vous avez un portable ?

Eddy Mitchell         
-Oui. Étonnant, non ? Par contre Internet, j'y comprend rien.

Bertrand Rocher
-Qu'est-ce qui vous dégoûte ?

Eddy Mitchell         
-L'incompétence. Chez les grands, les puissants. Les petits, je leur pardonne. L'autre jour, je dois prendre un avion, les mécaniciens sont en grève. Dans la nuit, un accord est trouvé.Mais le lendemain, toujours pas d'avion : la direction n'avait pas prévenu les pilotes de la reprise. Ce genre de truc me rend fou ! Aux Etats-Unis, ils en raffolent. Mais malheur à celui qui proteste : les flics peuvent le bastonner. L'indiscipline, c'est pas trop dans leur culture. Pire qu'en Suisse.

Bertrand Rocher    
-Pas de dégoûts plus physiques ?

-Eddy Mitchell         
Si : les champignons. J'adore l'odeur. Mais sous la dent, pas moyen. Beurkkk !!

Bertrand Rocher    
-La dernière fois que vous avez pleuré ?

Eddy Mitchell         
-C'était à la mort de ma mère, il y a seize ans. Les vrais larmes, sinon, j'ai du mal. Au cinéma, il me faut mon oignon.

Bertrand Rocher
-Quelle est la situation la plus humiliante que vous ayez vécu ?

Eddy Mitchell         
  -Allez, une mignonne : c'était au début des années 70, j'étais en terrasse avec un pote. Survient Jacqueline Bisset, qui était alors la fille la plus canon qui soit. Elle me tend les bras. Le coeur battant, je me lève. Patatras ! Elle se dirigeait vers un type assis derrière moi. Je me souviens encore du regard interloquée de Jackie... J'en rougis encore aujourd'hui.

-Bertrand Rocher    
Quel est le truc le plus bizarre que l'on vous ai demandé de faire ?

-Eddy Mitchell         
Dans "Le bonheur est dans le pré", la prise en levrette de Sabine Azéma m'a causé beaucoup de tracas. Sabine, c'est une plante et la voiture n'était pas vaste. Bref, on n'y arrivait pas jusqu'à ce que l'assistant, agacé,  convoque une technicienne pour démonstration. La suite à viré à l'échange de techniques personnelles. Surréaliste !

Bertrand Rocher    
-Vous avez chanté à l'élection de Miss France : votre chouchoute a gagné ?

Eddy Mitchell         
-Pour avoir une chouchoute, il aurait fallu que je la regarde. Mais je suis myope comme une taupe, alors... Je vois bien de prêt, je vois rien de loin. Ce brouillard  perpétuel me convient trés bien

Bertrand Rocher    
-Quelle musique aimeriez-vous que l'on joue à vos funérailles ?

Eddy Mitchell         
-Aucune idée. La musique ça attire les badauds ! Et comme je souhaite ardemment qu'il n'y ait personne.

Bertrand Rocher    
-Et vos cendres, on les dispersera sur Monument Valley ?

Eddy Mitchell         
-Savez-vous qu'il y a un Mitchell Point là bas ? Manque de bol, le dénommé Mitchell est un chercheur d'or sanguinaire honni des navajos. Je suis tricard au pays de mes rêves !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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